Localisation et contexte de la Jordanie
Distribution de la population de réfugiés en Jordanie en 2016.
Source : UNHCR. 2016, Regional Refugee & Resilience Plan 2016 - 2017 In Response of the Syria Crisis
En 2016, le HCR compte plus de 640 000 réfugiés syriens inscrits auprès de l’agence onusienne, estimant que plusieurs milliers vivent en Jordanie sans être enregistrés. Amnesty international annonce que près de 80% des réfugiés syriens vivent dans les villes, mais que plus de 117 000 vivent dans trois principaux camps : les camps de Zaatari à Mafraq dans le Nord près de la frontière syrienne et irakienne, de Mreijeb Al fhoud à Zarqa au Nord-Est de Amman et dans le nouveau camp d’Arzaq situé à 100 km de la capitale Amman (Amnesty International, 2016 ; Younes I., 2014). La Jordanie dispose de plusieurs camps de réfugiés notamment des camps qui ont permis d’accueillir successivement l’exode des Palestiniens puis des Irakiens.
En effet, tout comme le Liban, la Jordanie est un pays d’accueil de longue date et la composition de sa population traduit les différents conflits qui ont eu lieu dans la région MENA. Après l’indépendance du pays en 1946, ce dernier accueil dans un premier temps les deux vagues de réfugiés palestiniens (1948 et 1967). L’UNRWA comptabilise un peu plus de 2 millions de Palestiniens installés dans le pays. Dans un second temps, le pays connait l’immigration de centaines de milliers d’Irakiens depuis 1990 et plus encore avec la chute de Saddam Hussein en 2003. La plupart d’entre eux se servent de la Jordanie comme un pays de transit, mais d’autres s’y installent plus durablement, ils sont 55 000 enregistrés par le HCR un chiffre qui peut doubler si on pense à ceux qui ne sont pas inscrits (Dinan C-H & Doraï K., 2016). La politique d’accueil des Syriens en Jordanie est fortement conditionnée par cette histoire migratoire notamment celle des Palestiniens qui, considérés comme apatrides, ont obtenu la nationalité jordanienne et se sont installés durablement dans le pays.
Les mouvements de réfugiés syriens et aussi Irakiens (car l’Irak est toujours dans une situation très instable) impactent fortement la société et l’économie Jordanienne en demandant au pays de fournir plus de ressources, plus d’infrastructures et de services alors même que le niveau de vie diminue, les loyers augmentent et que la concurrence sur le marché du travail s’intensifie (Doraï K., 2016 ; Commission européenne, 2016). C’est à partir de 2012 que le pays ressent le plus la crise syrienne, les hostilités à Homs (ville syrienne au district frontalier du Liban et de l’Irak) devenant particulièrement violentes, le nombre de réfugiés s’accroit et si, depuis 2011, les Syriens s’installaient principalement dans les villes frontalières autour de Ramtha, à partir de 2012 le phénomène s’étend aux autres villes jordaniennes. En 2013, le pays comptabilisait entre 80 000 à 100 000 nouveaux réfugiés par mois, principalement en provenance de la ville syrienne de Deraa située à la frontière du pays (Younes I., 2014 ; UCLG, 2013).
Mis en ligne le 30 août 2017.
Par Adèle Boucher.
Ci-joint la version intégrale pdf.