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Localisation et contexte de la Turquie

Distribution de la population de réfugiés en Turquie en 2016.
Source :  UNHCR. 2016, Regional Refugee & Resilience Plan 2016 - 2017 In Response of the Syria Crisis

La Turquie accueille environ 3 millions de réfugiés syriens sur son territoire. Il s’agirait, selon le HCR, de la plus grande population de réfugiés syriens présente dans un pays. Dès avril 2011, la Turquie fut le premier pays voisin de la Syrie à répondre officiellement à l’accueil des réfugiés suite à une déclaration du gouvernement et à la mise en place d’un régime temporaire de protection. Plus de 270 000 Syriens sont installés dans 26 camps gérés par l’Autorité turque de Gestion des Catastrophes et des Urgences (AFAD) et le Croissant Rouge turc, mais plus de 90% des réfugiés (soit plus de 2,8 millions de personnes) préfèrent vivre en dehors des camps au sein même des municipalités turques. Ils doivent alors chercher leurs propres opportunités de logement et de travail, parfois certaines familles turques ont « adopté » une famille syrienne et les aident gratuitement. Comme indiqué sur la carte, les zones les plus touchées par l’arrivée de réfugiés syriens sont les régions de la frontière turco-syrienne et on dénombre également plus de 500 000 réfugiés syriens à Istanbul (Commission européenne, 2017 ; UCLG, 2013).

Porte vers l’Union Européenne, la Turquie est un espace de transit important pour de nombreux migrants de toutes nationalités : Syriens, mais aussi migrants économiques, réfugiés d’Afghanistan, d’Irak, d’Iran, et du Pakistan. En 2015, 800 000 personnes ont transité par la Turquie pour passer en Grèce. La même année, près de 800 personnes ont perdu la vie en mer Égée. Comme tout pays frontalier, les liens historiques, culturels ou familiaux sont forts entre la Turquie et la Syrie. D’ailleurs, de nombreuses personnes parlent turc à Alep. C’est pourquoi la Turquie a répondu favorablement à l’accueil des Syriens sur son territoire et cela dès le début de la crise en 2011. À cette date la Turquie accueille autant les réfugiés sans papier que ceux dotés de document d’identité, six camps de tentes ont en urgence été installés près de la frontière, ces camps sont gérés conjointement par les autorités de la province frontalière d’Hatay et par le Croissant Rouge turc (REMDH, 2011). Il faut souligner que contrairement au Liban ou à la Jordanie, la Turquie possède un système politique et économique comparativement plus stable et plus fort ce qui lui a permis de mieux gérer la situation d’urgence bien qu’aujourd’hui (6 ans après le début du conflit) la Turquie semble durcir sa politique migratoire en fermant une partie de ses frontières, laissant les réfugiés livrés à eux-mêmes (Boluk G. & Erdem S., 2016). 

Mis en ligne le 30 août 2017.

Par Adèle Boucher.

Ci-joint la version intégrale pdf.

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